vendredi 7 novembre 2008

Salemou Aleykoum
le CCIF fait certainement du bon travail sur le plan juridique, mais le travail est à faire sur tous les terrains Chacun de nous sait parfaitement qu'aujourd'hui des mususlmans nous disent qu'il ne faut pas faire de bruit sur certaines affaires de peur qu'on nous ponde une autre loi contre le voile dans les espaces publics, ceci révèle une attitude frileuse si on veut être gentil, et peureuse et "raseuse de murs" si on l'est moins.Le CRI aspire à être un outil de lutte pour mener le combat sur le terrain politique et médiatique et ceci est complémentaire à ce que fait le CCIF et d'autres (Comité 15Mars, MRAP, LDH etc..) et c'est bien pour celà que CRI s'appelle Coordination contre le Racisme et l'Islamophobie, et elle est ouverte à toutes formes de partenariats et de complémentarités à la condition d'êtres dans une posture de résistance et de lutte contre l'infâmie par tous les moyens légaux. La lutte contre le racisme et l'islamophobie doit être menée, en plus du terrain judiciaire, sur le champ politique qui a permis à la classe politique islamophobe de voter la loi du 15 Mars 2004

dimanche 26 octobre 2008

lutter contre l'islamophobie

POURQUOI LA COORDINATION CONTRE LE RACISME ET L’ISLAMOPHOBIE (CRI )?

C’est durant le premier mandat de François Mitterrand que nous aurons un avant goût de ce qui deviendra dans les années 90-2000 l’islamophobie. Nous avions alors entendu le premier ministre de l’époque Pierre Mauroy en 1982 nous dire que nos parents alors en grève pour défendre leurs droits dans les usines automobiles, « qu’ils ne faisaient pas partie de la réalité française et qu’il s’agissait d’agitateurs Khomeynistes » .
Au-delà de ces accusations mensongères et infondées, nous avions entre-aperçu l’instrumentalisation de la question religieuse à des fins politiques et afin de camoufler l’incapacité du gouvernement ‘’ de gauche’’ à répondre aux aspirations légitimes d’une partie de la classe ouvrière , et à résoudre les conflits sociaux.
Le filon s’avèrera rentable puisqu’en 1986 l’expérience de Dreux verra l’émergence du Front National qui prospèrera sur la diabolisation de nos origines ethniques et religieuses, aidé en cela par les calculs de la gauche au pouvoir et par le non respect de la 110 ème proposition de Mitterrand d’accorder le droit de vote à nos parents. Nous avons en mémoire les affiches du Front National avec une mosquée à coté du slogan « dans 20 ans la France sera musulmane ».
Le boulevard venait donc de s’ouvrir à la lepénisation des esprits , et la crise économique aidant, nous verrons surfer sur la vague islamophobe des acteurs de l’ensemble de l’échiquier politique qui dépasseront alors allègrement leurs clivages et leurs différents idéologiques, philosophiques et politiques pour se liguer contre le nouvel ennemi. La première affaire du foulard ou voile islamique en 1989 scellera cette union sacrée qui aboutira après plusieurs affaires, savamment médiatisées et exploitées politiquement, , au vote de la loi scélérate et islamophobe du 15 Mars 2004 votée par près de 95% des députés.
Le 11 Septembre 2001 est arrivé ‘’à point nommé’’ et a constitué une aubaine pour les nostalgiques du temps des colonies, des croisades et autres chocs des civilisations qui se sont déchaînés ouvertement contre la deuxième religion du pays et ses adeptes. C’est ainsi que des intellectuels, des hommes politiques , des personnalités médiatiques se permettent impunément de clamer leur islamophobie, ou de criminaliser , d’essentialiser et de déshumaniser l’islam et les musulmans traités de rats, de barbares de c…, de nazislamistes ou de fascistes verts etc…. Nous avons droit à des campagnes politico-médiatiques régulières et dont beaucoup émergent bizarrement lors des mouvements et conflits sociaux importants.
Aujourd’hui même les institutions mises en place par la République telles que la Halde ou bien les organisations traditionnelles de défense des droits n’arrivent pas à endiguer ou à résister aux campagnes de haine , de rejet et de diabolisation des musulmans , tant et si bien que bon nombre de musulmans français décident de quitter notre pays . Nous citerons à ce sujet Monsieur Daniel Weinstock directeur du centre de recherche en éthique de Montréal qui a dit lors d’un colloque à l’UNESCO en Juin 2007 : « si j’étais musulman en France il y a longtemps que j’aurai quitté le pays ». De notre coté nous avons décidé de ne pas fuir , de rester chez nous , de résister et de combattre l’infamie, et l’altérité malade de celles et ceux qui refusent de regarder la France en face et d’accepter ses richesses et son nouveau visage.
La Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie CRI n’est pas une énième organisation venue enrichir le paysage de la diversité associative et culturelle, ou qui a l’ambition de représenter telle ou telle catégorie de la population ou bien de parler en son nom auprès de telle institution ou lieu de pouvoir. Elle se veut un outil accessible à toutes les victimes du racisme et plus spécifiquement de l’islamophobie (véritable parent pauvre des politiques de lutte contre les discriminations et les exclusions) , afin de combattre juridiquement, socialement, culturellement et surtout politiquement ce qui relève aujourd’hui d’un phénomène systémique qui exclut les musulmans et musulmanes des écoles, du travail et parfois des espaces publics etc…. Nous envisageons de mettre sur pied un véritable observatoire contre les pratiques les discours et les écrits islamophobes afin de faire prendre conscience de la gravité de la situation, et tenter d’amener les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités ainsi que de véritables mesures d’éradication et de lutte contre ce fléau.
Monsieur Jean Pierre Raffarin ex premier ministre avait dit en 2005 que l’Islamophobie était un fléau à combattre et Monsieur Nicolas Sarkosy Président de la République a dit » l’Islamophobie c’est comme le racisme et l’anti-sémitisme, ça ne s’explique pas ça se combat » en attendant que le gouvernement dépasse les vœux pieux, prenons nos responsabilités.
La Coordination vient d’être officialisée en Préfecture le Jeudi 23 Octobre 2008 et dans une prochaine visite du blog je vous ferai part des statuts et d’autres textes de militantes de CRI qui ont une autre lecture sur la nécessité de cet outil.
Abdelaziz Chaambi CRI